New York donne alors lieu à des expériences concrètes et traumatiques, mais elle est aussi, paradoxalement, reconnue comme un lieu d’appartenance. Dans les romans de Don DeLillo, Cristina García, Kiran Desai et Colson Whitehead, la ville est vue comme un espace d’interconnexion abstrait, comme un lieu d’aliénation, en ses marges sociales et économiques, et comme une zone de conflits culturels où il est néanmoins possible de mener une existence culturelle intermédiaire. Il s’intéresse ensuite à des versions plus ludiques de l’urbain dans des œuvres du Pop Art et dans des textes littéraires des années 70 et 80, avant de s’orienter vers la fiction contemporaine où la tradition moderne du sublime urbain est déconstruite et où la métropole est recréée comme faisant partie d’un vaste système de renseignements transnationaux, de flux monétaires globaux et de mouvements migratoires.
Cet article esquisse d’abord la géographie de New York dans la littérature depuis les quartiers de la Bowery et du Lower East Side jusqu’à Harlem, puis ouvre l’espace géographique à des chapitres consacrés à l’histoire littéraire de New York, du modernisme et de sa métropole mythique (dans les œuvres de Dos Passos, Joseph Stella et Hart Crane) à l’effondrement de la vision d’un sublime urbain au cours de la Grande dépression.